S'ENGAGER POUR LIBÉRER LA FRANCE :
PARCOURS DE RÉSISTANTS EN BOULONNAIS |
d'emploi |
Le 22 septembre 1944, la reddition du lieutenant général F. Heim permet la libération de la « forteresse Boulogne ». 1582 jours d’occupation s’achèvent enfin. Le bilan, humain comme matériel, est effroyable. Militairement parlant, la libération vient des troupes canadiennes. Néanmoins, pendant 4 ans, des hommes et des femmes du Boulonnais se sont engagé(e)s pour libérer leur territoire. Aujourd’hui, au hasard des rues, les noms de ces résistants apparaissent, que ce soit sur des plaques commémoratives, des monuments ou parce qu’ils ont laissé leur nom à des rues. Mais si la mémoire de la Seconde guerre mondiale fait partie de notre paysage quotidien, le souvenir des événements tend à s’effacer. Nous avons cherché à retracer le parcours, souvent complexe, de ces Boulonnais engagés. |
Boulogne, ville martyre | L'occupation | La Résistance | Biographies |
La première étape de notre travail a été de retracer le contexte des événements. Dans le Boulonnais, la première phase du conflit cesse le 25 mai 1940 après des combats acharnés. Boulogne appartenant à la « zone interdite », la présence de l’occupant y est particulièrement forte. Cela explique la grande variété des actes de Résistance autant que les difficultés à les mettre en œuvre. Nous nous sommes ensuite attachés à reconstituer le parcours des hommes derrière ces noms sur une plaque ou un mur. Comme c’est souvent le cas, l'étude de la Résistance boulonnaise n’est pas simple. En effet, la Résistance laisse par nature peu de traces. Cependant, au cours de nos lectures, d’autres noms sont apparus. En effet, le plus souvent, les plaques commémoratives ne rendent hommage qu’à ceux qui sont morts, fusillés ou déportés. Or tous ceux qui se sont engagés ne sont pas morts pendant les années de conflit. Il y a donc une forme de sélection qui s’effectue ; et le temps qui passe rend les souvenirs de plus en plus fragiles. Nous-mêmes avons été confrontés à des choix : certains noms ont été laissés de côté car l’engagement de ces résistants ne relevait pas du Boulonnais. Au fur et à mesure de nos recherches, un constat s’est imposé : nous avons relevé principalement des noms d’hommes. Mais le rôle des femmes dans la Résistance a souvent été minoré. Alors que leur engagement est indéniable, peu d’entre elles apparaissent sur les plaques commémoratives qui sont le point de départ de notre réflexion ; ainsi, au lendemain de la guerre, alors que la municipalité se préoccupe de rendre hommage aux résistants, Emile Bertrand, ancien responsable du groupe Patrie, propose, entre autres, le nom de Jeanne Duval ; pourtant son nom ne figure pas sur la plaque commémorative de la Résistance en Haute ville… |